Les aventuriers de la mire internationale

Article : Les aventuriers de la mire internationale
Crédit:
5 juillet 2012

Les aventuriers de la mire internationale

Destination: Mons et Dakar


Sénégal (Mai 2012)

C’est l’histoire d’un échange. Deux semaines à Mons. Un festival. Deux semaines à Dakar. Un autre festival. Chaque fois, treize personnes: des Béninois, des Sénégalais, une Française, des Belges. Nous étions réunis pour travailler ensemble, pour produire des reportages audiovisuels. L’expérience a été bien au-delà.

L’aventure commence le 23 avril 2012 à Mons, en Belgique. Nous avions une semaine pour nous habituer les uns aux autres, une semaine avant que le festival « Un pas de trop » ne débute. Après ce court délai, nous devions tous maîtriser les différentes techniques que nous allions utiliser au quotidien.

Rien de tel que des promenades dans la ville de Mons pour acquérir toutes ces compétences. La méthode fut une réussite. Un stagiaire étranger assurait la réalisation. Il dirigeait une équipe: deux cameramen, un preneur de son, un photographe et un monteur. Avec elle, il devait transmettre ses découvertes. A l’honneur dans ces reportages, l’on retrouve évidemment le chocolat et la bière. La circulation et la pluie, aussi.

« Allez, une fois! »

Plutôt que d’aborder uniquement notre travail – qui fut conséquent et d’une certaine qualité – parlons de cultures, de traditions, d’habitudes et de climat.

Le changement fut radical pour les Sudistes. La Belgique, c’est l’Europe, c’est le froid, c’est les voitures bien alignées, les panneaux de circulation omniprésents, des accents marqués, des couques, du stoemp, et j’en passe!

La première chose qu’un Africain constate lorsqu’il pénètre dans notre Royaume, c’est que nos thermomètres affichent rarement plus de quinze degrés, même au mois de mai. Ciel gris, nuages bas et pluies fréquentes. Venus avec leurs plus grosses vestes et leurs vêtements les plus chauds, les stagiaires béninois et sénégalais ont, malgré tout, difficilement supporté les fraîcheurs matinales (parfois même journalières).

L’autre différence non négligeable à laquelle nos invités ont dû s’habituer: la nourriture. Ici, pas de mil, pas de bananes plantains, pas non plus d’igname dans les plats traditionnels. A la Maison Folie (lieu où se tenait le festival), nous avions toutefois la chance d’avoir Anna. Anna cuisine depuis des années. Et « pas uniquement pour des inconnus », confie-t-elle aisément. Petite, dynamique, un caractère de feu et l’accent du borinage en prime, Anna a souvent étonné nos convives, tout comme nous d’ailleurs. Grâce à elle, les stagiaires africains et français peuvent se targuer d’avoir goûté la cuisine belge: des frites, des chicons, de la carbonnade, des frites encore,…

La fin du stage nous est tombée dessus sans prévenir. Nous n’avons rien vu venir. Les deux semaines à Mons ont semblé s’être écoulées trop vite. Déjà, il était temps de se séparer d’une partie du groupe. Déjà, il fallait préparer nos valises pour notre séjour au Sénégal.

Version dakaroise

Kër Thiossane, cela signifie « Maison traditionnelle ». Depuis trois ans, cet organisme met sur pied le festival « Afropixel ».

Pendant ces deux semaines, nous avons élu domicile dans un cybercafé. Nous y travaillions, nous y dormions, y discutions, y festoyions,… De quoi souder le nouveau groupe assez rapidement.

Plusieurs stagiaires n’avaient jamais mis le pied en Afrique Noire avant ce projet. Ils disposaient d’une journée pour s’acclimater. A Dakar, l’air demeure humide, mais la chaleur est soutenable grâce au vent. Contrairement aux Belges, les Sénégalais parlent peu de météo. Il faut dire qu’il ne pleut quasiment que pendant une saison déterminée.

Durant ce séjour, les Européens ont apprécié un concept très africain: celui de « plat partagé », ces récipients de nourriture dans lesquels on glisse tous sa cuillère. Le geste représentait en fait le caractère convivial, familial de notre expérience.

Quant aux confessions de chacun, elles ne nous ont pas divisées. En Europe, nous sommes majoritairement laïcs ou chrétiens non pratiquants. Plus de nonante pour cent des Sénégalais sont musulmans. Cette différence a été source de curiosités et de discussions. Au fil du temps, la religion a aussi indiqué un rapprochement au sein du groupe. Ceux qui se retiraient pour prier au début, le faisaient face à nous à la fin.

A l’avenir…

Durant ces deux mois de travail, tous les participants au projet peuvent affirmer avoir appris et avoir enseigné quelque chose. Malheureusement, il est impossible de détailler en ces lignes toutes les activités auxquelles nous avons pris part, tant elles furent diverses.

Le périple de la WebEAtv continue à Avignon, en France, puis à Cotonou, au Bénin. Il est fort à parier que la structure poursuivra son chemin vers d’autres contrées l’année prochaine.

Pour les quatre Belges, l’aventure s’est terminée le 23 mai 2012 à Dakar. Nous avons dit au revoir à quatre semaines de travail et d’échange intensifs au sein d’une équipe désormais unie.

Pour suivre la WebEAtv: www.webeatv.com

Partagez